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Jedi Blog
9 novembre 2005

Démarrage

Titre pas trompeur : Parvenus sans trop de difficulté...

***Chapitre 5***

Parvenus sans trop de difficulté (eux) à élucider les charades d’Al Asoop, les inspecteurs revinrent au matin au Grand hôtel afin d’interroger les occupants de la chambre 485.

Il s’agissait de Maximilien et Carolina Schüflersberg, un couple d’anglais comme leur nom ne l’indique pas. Clients réguliers du Grand Hôtel, Maximilien Schüflersberg adorait jouer au casino, passe temps onéreux mais autorisé par son immense fortune acquise dans le commerce des semelles orthopédiques. Son épouse, de 15 ans plus jeune que lui, était décrite par le personnel de l’hôtel comme une femme superbe, très élégante et par ailleurs acheteuse compulsive.

Lorsqu’ils entrèrent dans la chambre elle était vide, de même que le petit salon attenant et la salle de bain. L’inspecteur Leprolix décida d’attendre dans la chambre le retour du couple. Ils en profitèrent pour jeter un coup d’œil. La chambre était en ordre, le lit était fait. Deux sacs de boutique chic étaient posés dessus. L’un contenait une superbe paire de gants de soirée, l’autre des bas de soie. Dans le petit salon, le ménage n’avait sans doute pas encore était fait car ils trouvèrent une veste abandonnée sur un bras de fauteuil, du papier à lettre en désordre sur le petit bureau et la corbeille était pleine de papiers froissés et d’épluchures de clémentines. Leprolix décida qu’il interrogerait Madame pendant que Damibert assisté du sergent Pépeur s’occuperait de Monsieur. Ainsi avec un peu de chance, ils pourraient jouer sur l’effet de surprise et les Schüflersberg n’auraient pas le temps de se mettre d’accord sur une version.

Ils n’eurent pas à attendre très longtemps, M. et Mme Schüflersberg rejoignirent leur chambre.

Une fois les présentations faites et quelques explications données, Damibert conduisit Schüflersberg vers le petit salon tandis que Leprolix restait dans la chambre avec Mme Schüflersberg.

- Madame, pouvez vous me décliner votre identité, votre profession et la raison de votre présence au Grand Hôtel ?

- Carolina Schüflersberg, 36 ans, je suis artiste peintre. Nous sommes en vacances, mon mari se détend au casino et pour ma part, je profite de la beauté de la région, cela m’inspire.

- Je vois… Excusez moi d’être direct mais comment connaissiez vous Salvador Ramon ?

- …

- Madame Schüflersberg ?

carolina

Elle plongea alors ses yeux bleus gris dans ceux de Leprolix qui se sentit fondre comme un Mystère vanille laissé en plein soleil. Elle tourna ensuite le regard vers la fenêtre et raconta :

- Je connais Salvador depuis plusieurs années. Nous avions été présenté à une soirée par une amie. Il a participé à quelques parties de poker avec mon mari, mais Maximilien n’aime pas trop le poker, c’est trop cérébral pour lui, il préfère jouer à la roulette ou aux machines à sous… Salvador a été mon amant inspecteur, ça n’a duré que quelques mois, et c’était il y a trois ans.

- Madame, Salvador Ramon a été retrouvé assassiné hier, au petit matin, sur la plage non loin du Grand Hôtel.

- Ah tiens… murmura Carolina en lissant un pli sur sa robe.

- Vous n’avez pas l’air très surprise Madame, dit Leprolix d’une voix douce, craignant de la braquer et de couper ainsi le flot des confidences.

- Non, en effet, ça ne m’étonne pas vraiment ; je me doutais qu’il finirait ainsi un jour ou l’autre… Salvador pouvait être aussi charmeur que détestable. Il se faisait des ennemis en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

- Que faisiez-vous avant-hier soir entre 19h et 20h30 ?

- J’étais au casino, je jouais. Une partie de Uno. J’aime bien le Uno, c’est rigolo, répondit-elle avec un sourire éblouissant qui subjugua l’inspecteur.

- Bien, je vous remercie Madame Schüflersberg, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Et Leprolix sortit de la chambre, non sans jeter un dernier regard à la délicieuse et néanmoins mystérieuse Carolina.

- Ce Ramon avait sacrément bon goût, pensa-t-il en s’éloignant dans le couloir à la moquette feutrée.

***

Pendant ce temps, Damibert et le sergent Pépeur interrogeait Maximilien Schüflersberg.

- Monsieur, pouvez vous me décliner votre identité, votre profession et la raison de votre présence au Grand Hôtel ?

- Mais enfin, vous savez bien qui je suis non ? Qu’est ce que c’est que cette question débile ! protesta Schüflersberg.

- C’est la procédure Monsieur, affirma le sergent Pépeur.

- Maximilien Schüflersberg, 53 ans, je suis président directeur général de Dévorlodor, leader mondial de la semelle orthopédique. Je suis ici en vacances, avec mon épouse, nous venons régulièrement, répondit –il de mauvaise grâce en fronçant les sourcils.

- Merci Monsieur, répondit Damibert en notant les informations dans son petit carnet. Comment connaissiez vous Ramon Salvador ?

- Ah ! Cette fripouille ! C’est pour lui que vous êtes là ? Qui a-t-il entourloupé cette fois ?

- Personne Monsieur, il est mort, répondit d’une voix tranquille l’inspecteur.

- Ah ! oh ! Mort ! … euh mort comment au juste ?

- Assassiné Monsieur…

- Houlala ! s’écria Schüflersberg. Mais c’est affreux ça ! … Je ne le connaissais pas très bien hein, s’empressa-t-il d’ajouter visiblement mal à l’aise. Il nous avait été présenté à Carolina et moi il y a 3 ans environ, j’ai fait quelques parties de cartes avec lui mais moi le poker, c’est pas trop mon truc… C’était un homme euh… comment dire… un homme assez complexe, vous savez les joueurs de poker professionnels, on ne sait jamais trop s’ils sont honnêtes ou pas…

- Et où étiez-vous avant hier soir entre 19h et 20h30 Monsieur Schüflersberg ?

- Pourquoi vous me… Oh ! Bon sang ! s’écria-t-il en changeant soudain d'expression de visage, vous ne croyez quand même pas que c’est moi qui ai… euh… enfin qui suis responsable de ça ! ?

- Nous ne croyons rien Monsieur, nous essayons de rassembler des informations, répondit Damibert de sa voix calme et posée et un petite énervante pour Schüflersberg qui lui était devenu tout rouge.

- Ce n’est pas moi ! protesta-t-il en levant les bras au ciel . J’étais ici dans ma chambre, j’ai écris quelques lettres, j’ai pris un bain puis je suis descendu au bar de l’hôtel, j’ai dîné rapidement, puis plus tard je suis allé au casino. Ce n’est pas moi !

- Y-a-t-il quelqu’un pour confirmer votre présence dans cette chambre Monsieur Schüflersberg ? Un employé ? Votre épouse peut être ?

- …euh… non… Carolina était déjà descendue et personne de l’hôtel n’est venu à ce moment là… Mais cela ne veut rien dire voyons ! protesta Schüflersberg. Ce n’est pas moi !

- J’ai bien compris Monsieur Schüflersberg. Nous allons interroger le personnel, quelqu’un pourra peut être confirmer votre alibi.

- Mon ali… mon alibi ! s’époumona Schüflersberg. Je suis suspect alors !!! Parce que je prends mon bain seul dans ma suite ! C’est… c’est… c’est grotesque !

Il était devenu tellement rouge que les deux policiers se demandèrent s’il n’allait pas faire un malaise.

- Si vous n’avez rien à vous reprocher Monsieur, vous n’avez aucune raison de vous en faire, dit alors le sergent Pépeur tentant ainsi de le calmer.

- Hum… oui… c’est vrai… je n’ai rien à me reprocher ! … Avons nous fini ? J’ai des coups de fil à passer, dit-il alors en s’apaisant d’un coup.

- Nous avons fini Monsieur, merci pour votre collaboration.

- Il n’y a vraiment pas de quoi ! rétorqua Maximilien Schüflersberg, visiblement contrarié. Et les policiers sortirent et descendirent dans le hall où les attendaient Leprolix.

à suivre...

*

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Commentaires
S
Si ils perquisitionnent dans toutes les chambres, ils ne sont pas rendus à la chambre 485 ...
H
Au moins es-tu arrivé là ! Je me demande si les quelques autres ne se sont pas perdus dans les couloirs de l'hôtel...<br /> ;-)
S
Evidemment, pour arriver la, j'ai un peu triché, en farfouillant dans les (nombreuses) archives de ce blog... Du coup, je suis interessé par l'explication de la charade!!
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